Prime time - Maxime Chattam
Prime time
Maxime Chattam
Éditions Albin Michel / 2024
552 pages
Je retrouve enfin "du Chattam" qui me convient parfaitement !
L’année passée, après avoir refermé « Lux », je n’étais plus du tout en phase avec les œuvres de cet auteur. Je me suis ennuyé avec un texte qui m’avait carrément lassé. De plus, je n'ai pas réussi à m'identifier à la psychologie des personnages, ce qui est pourtant un aspect que j'apprécie particulièrement dans un récit.
Cette fois-ci, tout s'enchaîne à un rythme qui me convient parfaitement. Nous voici plongés au cœur de la plus grande chaîne d'information française, voire européenne, où s'active une fourmilière de professionnels. Leur mission : nous livrer une information de qualité, mais aussi – et peut-être surtout – générer de l'audimat.
De l’audimat, croyez-moi, il va y en avoir. Le présentateur-vedette du JT de 20 heures est pris en otage, en direct. Et là, ça va très très vite.
L'auteur nous immerge habilement dans l'action, alternant entre la perspective des membres du GIGN et celle des journalistes pris au piège. À travers ces différents points de vue, il parvient à retranscrire toute l'intensité dramatique de l'événement.
La narration minute par minute nous plonge au cœur de l'action, nous faisant vivre la situation comme si nous y étions, ressentant chaque moment de tension.
J'ai particulièrement apprécié la façon dont l'auteur traite le volet lié à la négociation, tout en montrant le travail minutieux d'analyse mené en parallèle pour établir le profil du preneur d'otages. Cette double approche témoigne d'un véritable professionnalisme de sa part.
À travers cette intrigue, Chattam dresse un portrait assez clair de notre société, dénonçant tour à tour le cynisme et l’insolence des médias, la vacuité et débilité profonde de la classe politique et le voyeurisme malsain qui habite la population. Dans l’urgence, souvent, les masques tombent !
Je dois admettre que cette trame suit un rythme impeccable, ne laissant que peu d’occasions pour reprendre son souffle.
À mesure que l'on s'approche du dénouement, le doute s'installe. Chattam, avare d'indices, nous maintient délibérément dans l'incertitude. Le final, riche en révélations, dévoile une succession de surprises. Dans cette intrigue que nous traversons en apnée, les personnages se livrent avec une intensité rare, nous offrant toute la profondeur de leur être. Je pense que vous allez être étonnés.
Maxime Chattam ébranle un équilibre déjà fragile en explorant des thèmes aussi délicats que la vengeance, les violences faites aux femmes, l’influence des médias ou encore les limites de la justice. Le traitement de ces sujets sensibles, loin d'être gratuit, s'accompagne d'une tension croissante qui risque bien de vous terrasser.
C’est à lire, sans hésitation.