Erèbe - Didier Fossey
Érèbe
Didier Fossey
M+ Éditions / 2024
192 pages
Des charniers de Libye aux nuits brûlantes de Paris, le trajet semble incongru. Vous allez même me dire qu’il n’y aucun rapport. Pourtant, un homme va tisser un lien insoupçonné, nous plongeant sans ménagement dans les abîmes de la déchéance humaine - si tant est qu'on puisse encore qualifier cela d’humain.
En compagnie d'une équipe de la BRP - brigade de répression du proxénétisme - nous plongerons dans les bas-fonds de cabarets obscurs, aux confins des abîmes de l'âme humaine, qui est tout aussi obscure.
Le respect d’autrui n’est pas forcément ce qui ressort le plus de ce bouquin ! En fait, c’est absolument abjecte. La femme, dégradée à outrance, en prend pour son grade. C’est violent.
Ce récit au rythme vraiment bien maîtrisé frappe par sa clarté et son réalisme, même dans ses passages les plus violents. L'expérience policière de l'auteur transparaît quasiment à chaque page, aussi bien dans l'atmosphère, l’ambiance, que dans les dialogues, jusque dans ces non-dits qui en disent longs lorsqu’on est flic.
Le réalisme se niche dans les moindres détails, notamment dans ces moments où l'enquête s'enlise, où les pistes s'effacent les unes après les autres, et où chaque tentative se solde par un échec. C'est là toute la réalité du travail d'investigation.
L'auteur cède toutefois à un cliché bien connu, celui du policier qui, à un moment donné, se la joue en solo. Certes, ce ressort narratif sert efficacement l'intrigue, mais il ne manque jamais de m'arracher un sourire.
Au terme de ma lecture, je me suis retrouvé face à un récit crédible, dont le dénouement laisse entrevoir la possibilité d'une suite.
À lire.