Les guerriers de l'hiver - Olivier Norek

Publié le par Pascal K.

Les guerriers de l’hiver
Olivier Norek

Éditions Michel Lafon / 2024
447 pages

D’années en années, nous nous éloignons toujours un peu plus du « Norek polars », pour nous approcher davantage d’un Norek face à l’humanité, l’humain, la vie, mais aussi la mort. Ici, dans ce récit de guerre, cet aspect demeurera très profond et vraiment chargé en émotion.

Olivier Norek nous dépose en Finlande, dans les années 1939 - 1940, où s’est déroulé la Guerre d’Hiver, un conflit sanglant opposant la Finlande à l’envahisseur soviétique. David contre Goliath … Une guerre aussi illégale qu’injuste, au terme de laquelle la Finlande n’avait aucune chance de gagner. Perdre, une issue indéniable, mais perdre en restant soudés, combatifs, patriotiques, avec les honneurs et en montrant de la résistance. Quel exemple de courage ! Finalement, ce n’est pas vraiment perdre …

L’auteur, dans le cadre de ce conflit, braque ses projecteurs et porte toute son attention sur Simo Häyhä, un jeune agriculteur, tireur d’élite redoutable et redouté durant ce conflit. Cette histoire est son histoire, mais aussi celle de toutes les personnes qui se sont battues et qui ont péri pour tenter de sauver leur terre, leur jeune patrie et pouvoir conserver leur indépendance. (Simo, surnommé « La mort blanche », reste à ce jour une légende).

C’est très bien narré. On vit absolument chaque instant comme si c’était le nôtre. L’avant-guerre, la guerre, l’après-guerre, le front, l’arrière front, c’est comme si nous y étions et nous ramassons autant de kilos d’émotions que de tonnes de terreur dans la tronche. Mais également - et surtout ! - des avalanches de valeurs liées au courage, à la bravoure, au sacrifice et à la camaraderie qui glisse jusqu’à nos pieds. C’est très touchant.

L’auteur n’épargne personne - l’Histoire étant déjà écrite -, et encore moins le lecteur. La guerre est relatée telle qu’elle est, sombre, dévastatrice, cruelle et assez insupportable. 

J’ai aimé la vigueur, la fermeté et la hardiesse finlandaises face à la bêtise, la stupidité et l’absurdité staliniennes. Olivier Norek relate vraiment très bien le fait qu’une armée dirigée par la terreur fonctionne mal. Les hommes se battent s’ils ont une motivation noble, à l’image des finlandais dans ce conflit. 

Tous ces hommes s’entretuent car on leur a ordonné de le faire - comme dans toutes les guerres - et, sur le champ de bataille, ils peuvent bien se demander ce qu’ils foutent là à abattre leurs semblables. C’est aspect, humainement déstabilisant, est également très bien décrit.

Mis à part ce contexte fort ou encore ces hommes et ces femmes forçant le respect le plus pur, Olivier Norek nous enfouit dans un décor ahurissant, qui risque bien de vous geler autant l’âme que vos extrémités.

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A
Un roman que j'ai dévoré. L'auteur a su se renouveler.
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