Un cri dans la nuit - Mary Higgins Clark

Un cri dans la nuit
Mary Higgins Clark
Éditions Le Livre de Poche / 2023
Édition originale / 1982
430 pages 

Pour ce bouquin, Mary Higgins Clark use énormément des codes du thriller psychologique et elle le fait plutôt bien. C’est simple, bien écrit et efficace. Il y a de la cadence. 

Jenny, divorcée, vit avec ses deux petites filles à Manhattan. N’arrivant que difficilement à joindre les deux bouts, c’est tout de même avec une grande passion qu’elle œuvre dans une petite galerie d’art. Lorsqu’un artiste peintre du Minnesota, un peu farfelu, vint un jour exposer dans la galerie, c’est le coup de foudre. Une belle histoire d’amour. Oui, mais non, pas vraiment … 

L’emprise, l’isolement et l’abandon constituent le cœur-même de cette intrigue terriblement mise sous pression. Les personnages jouent très bien leurs rôles respectifs. Lui, charmant, attentionné, mais maniaque et possessif ; elle, la victime « idéale ». L’amour rend vraiment aveugle … 

Encore une fois, vous n’aurez pas à vous forer les méninges pour essayer de découvrir un éventuel suspect dans cette histoire, étant donné que notre charmant artiste est l’élément perturbateur - et légèrement perturbé ! - de ce récit. 

Tout va crescendo, sensiblement et, franchement, on voit venir la chose. Mais je vous rassure, ce n’est pas tant l’effet de surprise que l’on attend, mais plutôt cette envie de savoir comment les choses vont évoluer, et surtout jusqu’où. Ce récit rend franchement mal à l’aise. 

Mary Higgins Clark dépose entre ces pages un pervers narcissique de haut vol qui tient à garder le contrôle. L’atmosphère est lourde, pesante, et terriblement gênante.  

Cette ambiance de huis clos dans la campagne du Minnesota étouffe, autant par l’aspect géographique que par les personnages de la région. Le dénouement, que j’ai souhaité rejoindre avec avidité, est aussi troublant qu’étourdissant.