Les rites de l'eau - Eva García Sáenz de Urturi

Publié le par Pascal K.

Les rites de l’eau 
Eva García Sáenz de Urturi

Éditions Fleuve noire / 2022
542 pages

Voici la seconde intrigue espagnole mettant en scène les personnages de « Le silence de la ville blanche », qui fut pour moi un réel coup de cœur, notamment pour ses personnages, qui m’ont bouleversé et pas mal déstabilisé, le décor de cette province du Pays basque espagnole compris ! C’est absolument un personnage à part entière.

Notre couple d’enquêteurs, que nous retrouvons ici, complémentaires et indissociables, vont courir tête baissée vers un mur qu’ils devront fissurer, puis démolir, pour enfin décrypter ce qu’il s’y trouve derrière. Il faut dire que l’auteure n’a pas son pareil pour créer l’illusion et effectuer quelques tours de « passe-passe », surtout pour ce qui a trait aux personnages.

Une femme enceinte, découverte morte, suspendue par les pieds, tête immergée dans un chaudron rempli d’eau, va être la première étape menant vers ce mur bien épais. Et, encore une fois, quel décor …

Comme pour son précédent bouquin, l’auteure nous conduit dans le passé, où se trouvent la plupart des réponses sur les questions que nous pouvons nous poser sur le présent. Ces retours en arrière vont nous dévoiler - nous cracher ! - des horreurs aux contours d’abord assez flous, qui vont devenir de plus en plus nets et crus.

Une jeune fille n’a rien oublié …

Pour nous permettre de nous rendre vers ce passé, l’auteure remonte l’horloge de la vie de 24 ans et nous nous retrouvons alors au sein d’une colonie d’ados, en montagne, dont faisaient partie notre flic, ses meilleurs potes et la victime morte la tête immergée dans un chaudron. Et là, nous pouvons suivre le cheminement qui mène vers des faits absolument répugnants. J’ai trouvé intéressant de voir ce que certaines actions peuvent engendrer comme puissantes réactions.

Cette enquête est très stimulante dans le sens où notre flic est intimement lié à son contenu. Son enfance, ses amitiés, soit tout un pan de sa vie va devoir être décortiqué. Une trame donc bien plus intime que la précédente et qui nous permet de nous lier davantage aux personnages.

Être un bon père, une bonne mère, ou l’inverse – soit d’être parents !-, sera au cœur de cette intrigue.


L’auteur joue énormément avec la culture, les coutumes, les rites ainsi que l’environnement Basque espagnole et, je vous assure, cela donne un plus non négligeable à cette intrigue.  

Publié dans Littérature espagnole

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