Le silence de la ville blanche - Eva García Sáenz de Urturi

Publié le par Pascal K.

Le silence de la ville blanche 
Eva García Sáenz de Urturi

Fleuve noir éditions / 2020
559 pages

Je viens de tourner la dernière page de ce bouquin que je considère comme étant un réel coup de cœur. L’environnement, matérialisé par cette mémorable province espagnole, m’a complètement charmé, envoûté, et je dois admettre que les personnages m’ont bouleversé. Quelle profondeur dans ce récit ! Et l’intrigue … Wouaw … C’est du grand art. Un grand art qui nous vient d’Espagne !


Cette auteure nous dépose dans la ville médiévale de Vitoria, au nord du pays, où nous allons être accompagnés principalement de deux flics de la criminelle qui enquêtent sur les agissements d’un tueur en série.

Fait surprenant : le mode opératoire est identique aux crimes d’un tueur qui œuvrait dans cette région il y a 20 ans, et qui est en taule depuis. Cet homme, qui était adulé par la population avant d’être identifié comme étant l’auteur de tous ces meurtres, va se mettre en relation avec l’un des enquêteurs.

Je dois dire que l’auteure m’a rapidement alpagué, pour ne plus me lâcher. Le rythme est bon, les lieux sont stimulants, les personnages sont charismatiques et, surtout, la trame est fascinante. J’ai l’impression de vous dresser bêtement la liste des ingrédients d’une excellente recette, mais c’est juste une réalité.

L’auteure a posé stratégiquement quelques jalons qui permettent de fournir une excellente base pour démarrer un récit très addictif. Le lecteur toxico que je suis est vite devenu accro. 

L’ambiance de cette trame, intrigante, se calque à merveille sur cette vieille cité de Vitoria. De 1970 à nos jours, nous allons remonter le fil du temps qui nous amènera vers cet « instant inquiétant ».

L’auteure déroule cette intrigue avec une habileté assez déconcertante, en plantant un décor qui l’est tout autant. Le mélange de ces deux aspects forment une intrigue ingénieuse et vraiment subtile.

La mise en scène de troublants jumeaux, mais aussi de personnages aux contours plutôt opaques, ou encore l’élaboration d’une solide maîtrise de la temporalité, fournissent à cette histoire des kilomètres de doutes !

Je suis complément tombé sous le charme de cette écriture qui m’a profondément touché, c’est indéniable. L’auteur dirige tous les projecteurs sur une vie qui n’en est pas une, sur une tranche de vie familiale qui n’en est pas une.

La vie peut être terriblement vache, mais les retours de manivelle aussi. Et, surtout, il n’y a aucun délai pour les administrer. La vengeance viscérale est vraiment un plat qui se mange froid et qui garde une excellente mémoire émotionnelle.

Publié dans Littérature espagnole

Commenter cet article

A
Un roman qui a été adapté en Espagne et dont j'avais vu l'adaptation sur Netflix à l'époque. J'avais aimé.
Répondre
P
J'ai regardé 15 minutes et j'ai trouvé cela très mauvais. Le bouquin est vraiment à lire.