La collectionneuse de boules à neige - Maurizio de Giovanni
La collectionneuse de boules à neige
Maurizio de Giovanni
Éditions Fleuve noir / 2015
316 pages
Celles et ceux qui aiment le sud de l’Italie vont apprécier l’ambiance et l’atmosphère de ce bouquin. Nous sommes à Naples, et cette ville prend la place d’un personnage à part entière, dès le départ.
J’ai beaucoup aimé la structure de ce bouquin, avec une enquête principale et quelques autres, que je pourrais qualifier, à tort, de secondaires. Ce dernier terme, croyez-moi, est sans doute erroné. C’est très bien vu.
L’inspecteur Guiseppe Lojacono, comme quatre de ses collègues, sont contraints de quitter leurs commissariats respectifs de Naples pour reprendre le flambeau de celui de Pizzofalcone, dans les quartiers sud de la ville, qui est menacé de fermeture suite à de graves magouilles perpétrées par leurs prédécesseurs.
Lojacono et ses collègues, qui traînent tous des kilomètres de casseroles au cul, vont inaugurer leur nouvelle affection en enquêtant sur le meurtre d’une femme, bien sous tous rapports, assassinée dans son appartement situé dans les beaux quartiers. Cela sera une belle occasion de faire ses preuves pour cette équipe de « bras cassés ».
Concernant cette équipe, justement, nous allons en connaître chaque membre, personnellement. C’est un volet du bouquin qui m’a énormément touché. L’auteur leur laisse à chacune et à chacun une bonne place pour que leur vie respective puisse s’exprimer.
D’un point de vue humain, cela ne laisse vraiment pas indifférent. C’est dans ces circonstances que l’on se rend compte que chaque personne vit avec sa merde, ses secrets, ses angoisses, sans en avoir l’air, sans jamais le dire, le dévoiler, sans se plaindre ou se vanter. Et ceci pour diverses raisons …
L’enquête sur le meurtre est propre, rythmée, logique et sincèrement passionnante. Pas de chichi, c’est impeccablement bien amené. Pour ce qui est des enquêtes dites faussement secondaires, j’ai franchement trouver cela brillant.
L’auteur, en dehors de cette enquête pour homicide, place en exergue quelques valeurs ou horreurs tels que le suicide, la maladie, les violences domestiques, la solitude, le handicap ou encore l’amour, bien entendu.
En tournant la dernière page, je me rends compte que cette histoire est un joli coup de cœur. L’auteur m’a bluffé avec la quantité d’émotions qu’il a su apporter à ce récit. Les personnages, j’aime le dire quand cela arrive, je les garderai en mémoire un bon bout de temps !