Un dernier verre avant la guerre - Dennis Lehane
Un dernier verre avant la guerre
Dennis Lehane
Éditions Rivages / 2001
344 pages
Cela faisait un bon bout de temps que ce bouquin, édité en 1994, traînait dans ma bibliothèque, et quel sacrilège. Après des titres tels que « Shutter Island » ou encore « Mystic River », je pense que je n’ai pas besoin de vous présenter l’auteur.
Lire un Dennis Lehane, c’est s’offrir une ambiance, une atmosphère et un contexte fort. Lire un Dennis Lehane, c’est accepter le fait d’arpenter les quartiers les plus crades et dangereux de Boston. Mais c’est aussi consentir, finalement, à souffrir la moindre en étant témoins de brutalité perpétrées sur des enfants.
Nous sommes ici en compagnie d’un « couple » de détectives privés, Patrick Kenzie et Angela Gennaro - personnages récurrents des œuvres de Lehane, 1er de la série ici. Leur mission, pour le compte de deux influents sénateurs, consiste à retrouver une femme de ménage noire qui aurait volé des documents confidentiels. Simple ? Ouais, mais non, pas vraiment.
Je pense qu’il n’y a pas mieux que cet auteur pour raconter cette ville de Boston, l’une des plus vieille des Etats-Unis. Entre pauvreté, criminalité, Blancs, Noirs, pots-de-vin, guerre de gangs, racisme et j’en passe, ça déménage à grands coups de plombs.
Et il n’y a pas vraiment mieux que cet auteur, né dans cette ville, pour nous enfouir dans l’ambiance de tout ce que je viens de mentionner. Oui, Dennis Lehane sait raconter !
Par le biais de ses personnages, l’auteur parle avec force et détermination de cette haine récurrente qui crépite entre Blancs et Noirs et qui suinte de partout, jusqu’au plus haut niveau. Pas de jugement, juste un constat. Il est moche, et il sera au cœur de cette intrigue.
Les personnages sont terriblement bien campés, c’est du solide. Concernant ce drôle de couple de détectives efficaces, que je découvre, je me réjouis déjà de les revoir dans ses autres bouquins, c’est certain. Lehane sait raconter, et avec une écriture immensément efficace. Si l’on décortique, on y trouve de l’humour, beaucoup d’esprit, énormément de sarcasme, tout cela enrobant pas mal de tragique. J’adhère.
Pour ce qui est de l’intrigue, c’est également du sérieux. On part de rien - du moins de pas grand-chose -, pour ensuite être aspiré dans un scandale dégueulasse et monumental.
Nos détectives ont réuni devant leurs pieds, un peu malgré eux, un véritable tas de braises incandescentes. Il manque juste encore quelques litres d’essence pour que tout s’enflamme, ce qui sera évidemment le cas.
A lire.