A sang et à mort - Sandrine Durochat

Publié le par Pascal K.

À sang et à mort
Sandrine Durochat

Éditions Jigal / 2022
247 pages

Des kilos de testostérones et quelques hectolitres de sang - j’exagère un peu, mais cela a l’avantage d’être parlant ! - nous tombent sur la gueule et nous dégoulinent dessus juste en secouant les premières pages. Nous savons alors avec certitude que nous allons côtoyer ici des saletés de caïds de la banlieue de Grenoble, pour le meilleur et bien évidemment pour le pire. Un scénario d’un peu plus de 24 heures d’intensité va se dérouler avec fracas sous vos yeux. Soyez sur vos gardes, ça va très vite.

L’auteur nous place également face à un bon flic qui a merdé, qui va très mal, qui pense désespérément à retourner son arme contre ses pensées et ses souvenirs. Cet homme sera un peu le grain de sable qu’on souhaites balayer et évacuer. Mais …

L’attaque d’un fourgon blindé, qui a - dans les grandes lignes - plutôt bien merdé, va donner le rythme. C’est tendu. Être responsable d’une bande de caïds et tenir un secteur, c’est tout un métier, et toute une histoire … 

Dans ce récit très sombre et nerveux, il est difficile d’établir qui sont les plus gros salopards. Les flics, les voyous, la sphère politique ? Côté flics, nous avons affaire à une sacrée belle brochettes de trous-du-cul. Côté voyous, c’est également très intense au niveau de la sagesse … Pour la politique, pas besoin d’en parler, c’est pourri d’office. 

Je ne connais pas Grenoble, mais la commune d’Echirolles doit être assez compliquée à gérer ! La loi est stricte, mais je parle bien évidemment de la loi des quartiers. Elle est sans concession, elle ne pardonne pas. Vous verrez. 

Ce bouquin est franchement bien écrit. Sandrine Durochat arrive assez vite à planter un décor, et surtout une ambiance. Celle-ci n’est pas folâtre, c’est sûr, mais elle a l’avantage d’être très réaliste et intense.

L’auteure est avocate et nous allons suivre ici l’une de ses consœurs. Je pense que ce scénario illustre assez bien l’un des pires cauchemars pour un défenseur. Bienvenue en Enfer, Maitre ! D'ailleurs, globalement, l'auteure ne laisse que très peu de chance à ses personnages.

En tournant les pages de ce bouquin, le lecteur progressera sur un champ de mine composé de divers décors, à savoir la banlieue de Grenoble, les caves, la taule, les locaux de flics, les planques, la rue, la rue, la rue … Si vous comptiez rester peinard, vous n’êtes pas entrés dans la bonne histoire.

La structure de cette intrigue, que j’estime assez subtile, se tient vraiment bien. Les intérêts croisés - pas toujours très nobles - des divers personnages que nous croisons dans cette histoire vont nous conduire, sous tension, vers une fin tragique inéluctable. 

Ce récit nerveux, sombre, violent, laissant que très peu de place à l’espoir, est évidemment à lire.

Commenter cet article