22 v'là les flics - 21 auteurs issus de la police

Publié le par Pascal K.

22, v’là les flics
21 auteurs issus de la police

Editions LaJouanie
439 pages

Êtes-vous, comme moi, des grands fans de nouvelles ? C’est un genre qui me fascine et que j’aborde avec un immense respect ainsi qu’un grand intérêt. Accrocher le lecteur, le garder en main - ne jamais le lâcher ! -, lui fournir des émotions avec des personnages forts, tout ceci en minimum de mots, pas facile !

Ici, ce sont des flics et ex-flics qui s’y collent, le pied total. Il n’y a pas mieux que l’expérience pour enfouir le lecteur dans de tristes réalités. De plus (!!), 1.50 euro par livre sera reversé aux orphelins de la police. Franchement, étant moi-même flic, cette noble attention me touche beaucoup.

Le thème de ces nouvelles sera donc l’enfance, baignée dans la violence, la vengeance, la jalousie, l’amour - violent ! -, la drogue ou encore l’injustice, avec parfois de belles notions de courage, d’amour - mais sans la violence qui va avec, cette fois-ci !

Après une préface poignante signée Olivier Marchal, nous entrons dans le vif du sujet avec une 1ère nouvelle de Jean-Marc Bloch qui nous enfouit au cœur d’âmes bien trop perturbées. Olivier Damien, quant à lui, met en scène un enfant débrouillard face à des choix impossibles. Ou est-ce encore peut-être autre chose … ?

La nouvelle d’Eric Dupuis met à mal une enquête criminelle au profit de simples préjugés. Sacha Erbel, avec sa « Petite », nous scie les jambes d’un seul coup avec une chute aussi remarquable qu’insupportable. Avec la nouvelle de Didier Fossey, nous arpentons les foyers pour jeunes auprès d’une fille au tempérament de feu. Quelle force dans ce personnage ! Entre les caves et les apparts de nourrices d’une cité marseillaise, Christophe Gavat nous conte l’histoire déchirante d’un père aux abois et de son fils complètement paumé. Dur !

Christophe Guillaumot nous emmène au cimetière, où la vengeance sera gravée à tout jamais. Quant à la nouvelle de Frank Klarczyk, elle va vous présenter une figure bien sombre de la famille recomposée ! Les gitans mis en scène par François Lange tendent à l’admiration, belle histoire ! Le récit de Rémy Lasource tue l’innocence, l’espoir et la Vie. C’est très sombre et sans issu, à part peut-être un allé simple vers la détresse totale. 

Paul Merault double la personnalité d’un tueur pour nous donner deux fois plus d’émotions fortes ! La nouvelle de Patrick Nieto, nous poussant brusquement et, paradoxalement, avec une grande sensibilité vers la problématique liée au harcèlement scolaire, fait plutôt froid dans le dos. Éric Oliva nous parle de traumatismes avec un récit d’une très grande intensité émotionnelle. 

Lionel Olivier, avec un récit alimenté par la vengeance, nous donne une (des) versions de la justice. Je ne sais pas comment mettre des mots sur le récit de Jean-François Pasques. C’est triste, c’est réel, oui c’est profondément triste. La nouvelle de Pierre Pouchairet, que vous découvrez juste après, ne va tout simplement pas vous remonter le moral. 

Jean-Marc Souvira nous emmène faire un grand voyage à travers les océans, mais aussi à travers le temps. La compréhension du sens des mots peut être dévastateur, pour Danielle Thiery. Quant à Emmanuel Varle, il met en scène un petit garçon traumatisé qui voit disparaître ses repères les uns après les autres. Luc Watteau donne un sens noble à la vengeance, avec cette belle histoire toutefois bien triste.

Nous terminerons ce tour d’horizon mettant l’enfance à l’honneur, face à l’horreur, avec une nouvelle d’Ivan Zinberg qui pointe du doigt un phénomène extrêmement difficile à gérer sur le plan humain, judiciaire et intime : les violences conjugales. Quel casse-tête ! Cette nouvelle m’a touché - comme bien d’autres -, car lorsque je vois un enfant malheureux, malmené ou en détresse, mon cœur saigne abondamment, c’est viscéral. Concernant la justice, face à la détresse d’un enfant, je ne serais pas loin, parfois, de vouloir m’en occuper personnellement. La justice est loin d’être parfaite, hélas …, mais il faut tout de même la respecter. Etant donné qu’elle est conçue par des hommes, elle ne pourra de tout manière jamais l’être. Bref !

Voilà, vous verrez que ces nouvelles ont toutes leurs propres âmes, leurs propres visions des événements, mais il y a une chose qu’elles ont indéniablement toutes en commun : du réalisme et de l’authenticité. 

A lire !

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