Labyrinthes - Franck Thilliez
Labyrinthes
Franck Thilliez
Éditions Fleuve noir / 2022
375 pages
Le premier chapitre me donne une information capitale qui me réjouit. Nous pénétrons dans une folie très maîtrisée - ou une maîtrise un peu folle - jaillissant de l’esprit de Franck Thilliez. Un psy va nous relater les propos d’une patiente suspectée de meurtre, recueillis juste avant qu’elle ne perde totalement la mémoire. Une confession ? Oui, peut-être, mais encore faut-il pouvoir la décrypter. L’illusion commence peut-être ici.
« La journaliste », « la psychiatre », « la kidnappée », « la romancière », et « une cinquième femme ». On se croirait presque au Cluedo.
Le plateau de jeu est donc ouvert et de multiples énigmes vont pouvoir ainsi bondir jusqu’à vos synapses encore saines ! Mémoires défaillantes, identités incertaines, faits troublants et irritants ; sincèrement, vous allez avoir l’occasion de bien cogiter.
Franck Thilliez découpe alors ses chapitres à grands coups de hachoir. Tout semble d’abord décousu, plusieurs histoires sont déroulées. Nous découvrons alors une tranche de vie de plusieurs femmes et là, je vous conseille d’être sages et attentifs, car les jalons posés un peu partout par l’auteur ne manquent pas.
Normalement, à ce stade, vos synapses commencent à s’emballer.
Dans un labyrinthe - et c’est un peu le principe -, vous êtes assez vite désorientés. Les sinuosités de cette intrigue vous donneront sans doute la même impression. Une multitude de choses clochent et ça énerve. Plus ça devient irrationnel, plus tu as envie de crocher, évidemment. Tel Thésée, ce fil d’Ariane, qui se trouve certainement dans ce labyrinthe, tu n’as pas envie que quelqu’un le coupe derrière toi et le fasse disparaître. Qui ? L’auteur, peut-être …
Et au détour d’une page, tu te dis merde, c’est juste, celle-là je l’ai déjà vu dans un autre thriller de Thilliez ! Eh oui, l’auteur lie pas mal « de choses » et vous allez enfin pouvoir dénouer - ou pas - quelques ficelles qui comportaient pour vous encore quelques nœuds.
Là, normalement, vos synapses commencent à fumer et à occasionner quelques courts-circuits.
Je vous ai écrit avant que tout semblait décousu. C’est vrai, mais vous remarquerez ensuite que bon nombre d’éléments se relient et, paradoxalement, cela va encore plus vous déstabiliser. Franchement, c’est prenant et presque flippant. Mais, ce qui est sûr, c’est que cela va indubitablement vous « séduire ».
Attention. Vos synapses, à ce moment, commencent à cramer.
Finalement, entre des scènes de séquestration, des artistes « performeurs » évoluant dans un milieu de l’art aussi déstabilisant que malsain, un snuff movie plutôt féroce, ou encore une rencontre énigmatique et dérangeante au fin fond d’une forêt, Franck Thilliez nous fait déambuler dans un sacré dédale. Par contre, ce qu’il ne faut surtout pas oublier, c’est le début de l’intrigue, car l’auteur semble vouloir nous en détourner. Ce n’est pas son genre vous dites ?
Après avoir suivi cette intrigue jusqu’au bout, je me dis que Franck Thilliez a dû lui-même se taper quelques migraines en préparant sa structure ! Moi je dis simplement respect.
Au final, je dois admettre que la magie a opéré. Lorsque tout se met en place, lorsque toutes les pièces du puzzle sont enfin assemblées, l’image qui en résulte est fascinante. Bon sang, je ne peux rien vous dévoiler mais je peux juste vous dire que notre cerveau est une sacrée machine qui tente par tous les moyens de nous protéger, de nous préserver.
Ah oui … Après avoir tourné la dernière page, normalement, vos synapses auront fondu.
Bonne lecture.