G.S.R. (2) Sécurité nationale, Laurent Le Baube
G.S.R (2) Sécurité nationale
Laurent Le Baube
Cara Éditions / 2021
304 pages
C’est un avis mitigé que je vais vous servir aujourd’hui. Comme à mon habitude, je vais vous expliquer ce que j’ai aimé dans cette lecture, mais également – cela arrive ! - ce qui m’a totalement déplu.
Ici, c’est le nouveau directeur de la B.S.I. - Bureau Secret d’Intervention du renseignement français - qui nous parle, c’est lui qui nous explique, c’est lui qui nous fait vivre une première mission délicate débutant par un mail douteux intercepté. Il s’agit d’une demande de renseignements sur l’identité d’agents français infiltrés et affiliés à la protection d’entreprises françaises situées à l’étranger, contre une lourde somme d’argent.
Ce récit est bien écrit et assez fluide, malgré la multitude d’informations qui déferle. L’auteur gère plutôt bien l’équilibre entre l’aspect technique et tactique du renseignement, la « politique industrielle » - qui pourrait ralentir ou casser un peu le rythme - et ce scénario bien étayé. Bien entendu, il faut aimer ou, du moins, s’intéresser au monde du renseignement et de la finance. Soit dit en passant, ces deux paramètres sont souvent liés.
A présent, je dois admettre qu’il y a quelques points qui m’ont dérangé. Appréciant pourtant ce thème - d’autant plus que mon job consiste à obtenir des renseignements -, j’ai trouvé que c’était un peu « too much » et très cliché. Le ministre qui exige des résultats sans trop se mouiller, le chef d’unité du renseignement qui est à la limite de la perfection et sans faille, des moyens techniques qui pourraient facilement faire pâlir « Q », dans James Bond, ou encore une facilité démesurée - en quelques clics - pour mettre n’importe qui, n’importe où et n’importe quand sous surveillance, pour moi, c’est un peu excessif. J’aurais davantage souhaité suivre des hommes et des femmes de l’ombre se dépatouillant en utilisant bien plus leur propre personne plutôt que des moyens techniques ultra high-tech. Travailler « à l’ancienne », parfois, peut donner de très bon résultat !
Par contre, je l’admets aussi, le rythme est bon et c’est divertissant. Ça bouge beaucoup. Par contre, pour moi, trop d’action tue l’action et trop d’information tue l’information. Perso, j’ai parfois un peu décroché.
C’est typiquement le genre de lecture qui m’a permis de passer un très bon moment, sans pour autant m’avoir enthousiasmé. Il m’a manqué de la profondeur, de la subtilité, une atmosphère forte ou encore quelques effets de surprise. C’est très - trop - linéaire à mes yeux. Les personnages - mon péché mignon - se sont révélés pour moi trop superficiels, « creux », sans grand intérêt. Je n’ai ressenti que très peu d’émotion et c’est dommage. C’est un peu paradoxal ce que je vais dire, mais la plupart des personnages, ici, me sont apparus bien trop parfaits – physiquement, mentalement et même moralement parlant. Je ne crois pas à l’existence de telles personnes, hormis dans un roman de science-fiction.
Pour terminer sur une bonne note, je maintiens que j’ai pu suivre une trame bien étayée, bien écrite et qui avance ! Je ne doute pas un instant que de futur(e)s lecteurs ou lectrices y trouveront largement leur compte. Les points négatifs que j’ai relevés sont très personnels et n’engagent évidemment que moi.
Bonne lecture.