Toucher le noir, 11 auteurs du noir
Toucher le noir
11 auteurs du noir
Éditions Belfond / 2021
329 pages
Après « Écouter le noir » et « Regarder le noir », Yvan Fauth a rassemblé quelques auteurs pour donner un nouveau sens à notre lecture, le toucher.
Toucher, atteindre, effleurer, saisir, caresser ou encore frapper. Il y a bien des manières d’accorder ce sens à notre vie, pour le pire, ou le meilleur. Les auteurs nous fournissent ici leur propre vision de ce sens, un regard évidemment tourné vers le sombre, vers le noir. Quelques mots sur ces récits ?
Franck Thilliez et Laurent Scalese s’unissent pour démarrer ce recueil. Un récit subtil dans lequel les armes à feu auront beaucoup de choses à vous dévoiler. Le crime ne paye pas ? On parie ... ? Et attention, ils vont peut-être vous la faire à l’envers ! Valentin Musso, quant à lui, va concrètement vous placer dans le noir absolu pour élaborer son récit plutôt radical. C’est lui qui choisira les places !
La petite fille, mise en scène dans le « conte » de Solène Bakowski, vous touchera très certainement. Quant à Benoît Philippon, il risquerait bien de vous faire la peau si vous ne décampez pas assez vite ... Vous en voulez encore ?
Eric Cherrière nous relate une sombre histoire de vengeance qui va sans doute vous faire réfléchir, alors que Michael Mention nous enferme dans un ascenseur afin que l’on puisse être témoins d’une véritable descente aux Enfers, une subtile conversation en plusieurs actes, pour ne pas dire en plusieurs balles. Brillant récit, soit dit en passant.
Et ce n’est pas tout, évidemment. Danielle Thiéry, en tant que chef d’orchestre de sa nouvelle bien sombre, va mener à la baguette une intrigue assez sinistre, de laquelle vont surgir quelques notes qui vont vous entacher de noir. Cette teinte, que nous côtoyons depuis le début de cet ouvrage, va carrément nous faire toucher les ténèbres sous la plume de Ghislain Gilberti.
Jacques Saussey nous concocte un plan d’évasion et, je vous assure, il faudra le suivre au doigt et à l’œil. Il n’aura pas besoin de vous faire un dessin pour vous convaincre, vous verrez. Maud Mayeras, quant à elle, nous emmènera en Afrique, où la couleur engendre la douleur.
Je vous invite à découvrir ces nouvelles. C’est un genre intéressant qui m’a toujours fasciné. Harponner le lecteur rapidement, le garder sous tension pour le surprendre en quelques pages, c’est tout un art ! Créer une ambiance et une intrigue sur un support aussi court demande une grande maîtrise du genre. Ici, le superflu ne paye pas, il faut aller à l’essentiel ! Tout un art, je vous le dis ... À lire !