Le Chasseur de regards, Sebastian Fitzek

Publié le par Pascal K.

Le Chasseur de regards
Sebastian Fitzek

L’Archipel / 2014
454 pages

Paraît-il qu’il faudrait lire « Le Voleur de regards » avant d’entamer celui-ci, afin d’en tirer le meilleur profit. Et bien tant pis pour moi, je ne l’ai pas trouvé ou, plutôt, ça m’a fait ch.. de devoir le chercher. Pas grave ! Quelques références tirées de « Le Voleur de regards » ont alimenté une légère « frustration » mais, dans l’ensemble, ce n’est pas une catastrophe non plus. Mais si vous souhaitez subir l’effet d’un électrochoc réglé au maximum de son intensité, au final, je vous conseille tout de même de le lire. 


Bon, vous connaissez Fitzek ? Si c’est le cas, vous savez donc que ses thrillers sont plutôt rudes. Pas d’exception dans celui-ci, ça commence haut et fort dans l’échelle de la souffrance et du sadisme ! N’essayez même pas de fermer les yeux, l’auteur vous en découperait les paupières en délégant le boulot à l’un de ses personnages.

Tout est dans le regard. Entre une « voyante » aveugle, un ophtalmologue sadique et psychopathe ou encore un tueur en série crevant les yeux des enfants, l’auteur va vous en mettre plein les yeux.

Les personnages, bien que je les récupère en cours de route, me sont apparus dotés d’un fort charisme. Cette physiothérapeute aveugle - mais clairvoyante ! - est sincèrement fascinante et a joué un rôle central dans l’évolution de mon appréciation.

Quant à l’intrigue, bordel, c’est du lourd. Le psychisme des protagonistes en est la principale raison. Un flou permanent stagne au-dessus de nos têtes et crée une ambiance terriblement oppressante et incertaine. Une course contre la montre - contre la mort - est lancée et les principales personnes pouvant faire évoluer la situation sont dans des états préoccupants.

L’imagination débordante de l’auteur rend ce récit vraiment dérangeant, voire perturbant. Au début de chaque chapitre, tu te dis que cela ne peut pas être pire au niveau de la souffrance et du désespoir. Tu te le dis, mais à tort. L’évolution de l’intrigue s’apparente à une énorme acrobatie improbable et impossible, exécutée sans filet. Les acrobates - nous ... - ne peuvent que s’écraser le nez planté dans la sciure.

Sebastian Fitzek dirige son récit vers un dénouement totalement déroutant et bluffant - joli tour de passe-passe ! - qui va sans doute vous surprendre. A chaque fois, l’auteur allemand a réussi à me faire regarder à gauche, lorsqu’il fallait tourner la tête à droite. C’est frustrant, c’est vrai, mais cela fait tellement du bien d'encaisser la claque finale, administrée à l'aller et au retour ! Cette dernière gifle amènera avec elle un vent chargé de subtilité et d’adresse.

Très bonne intrigue ! Ne vous fiez surtout pas aux apparences et tentez de regarder là où il faut, mais je vous souhaite bonne chance.

Bonne lecture.

Publié dans Littérature allemande

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