Conscience animale, Franck Thilliez

Publié le par Pascal K.

Conscience animale 
Franck Thilliez

CY Éditions / 2002 

Cela fait maintenant 20 ans que Franck Thilliez s’est mis à l’écriture. « Conscience animale », épuisé depuis des lustres, est son premier bouquin. Je vais tout de même vous dire quelques mots. Revenons alors sur l’œuvre de ce jeune écrivain de l’époque ! 

Ce que j’ai pu remarquer en empruntant cette échelle longue et haute de 20 ans, c’est que l’écriture de l’auteur est devenue, au fil du temps, de moins en moins gore pour aller vers le plus subtil, vers un aspect plus psychologique. Avec « Conscience animale », nous sommes effectivement dans l’hémoglobine et la boucherie ! L’équilibre gore / pertinence est du coup pour moi légèrement précaire. Au niveau des personnages, il faut admettre qu’ici nous ne sommes pas dans une belle ampleur psychologique. 

L’accroche est bonne. Des gens ordinaires, qui s’apprêtent à vivre des choses moins ordinaires, à leurs dépens, vont être la cible de l’écrivain. Nous pouvons suffisamment et aisément nous identifier à eux pour ressentir leurs propres émotions. J’ai utilisé le mot « cible », car Franck Thilliez leur tire dessus à boulets rouges jusqu’à leur faire exploser les boyaux. 

L’élément troublant dans cette intrigue sera issu d’un phénomène plutôt fascinant. Que se passerait-il si vous pouviez faire ressortir votre instinct animal, votre conscience animale ? Nous avons toutes et tous une partie de notre cerveau nommé reptilien, ou triunique - faits scientifiquement controversés, soit dit en passant -, la partie instinctive. Si elle dominait, que se passerait-il ? Ici, vous allez le savoir bien assez vite ! N’hésitez pas à vous munir d’un parapluie pour vous protéger d’une pluie de bidoche sanguinolentes.

Ce thriller s’apparente davantage à un film d’épouvante qu’à un bon polar ou thriller psychologique. Franck Thilliez place au centre de son histoire tout le mal qu’un être humain est capable de produire, mais à l’état brut, sans filtre, sans grande consistance aussi. Question intéressante : une part de mal dort-elle en chacun de nous ? Est-ce notre conscience qui nous évite de la réveiller ? 

Au final, l’auteur nous laisse entre les mains un thriller qui se lit vite et bien, qui dégage une sorte de légèreté dans une noirceur un peu exagérée, tel un conte morbide. L’auteur semble s’être laissé aller pour nous divertir avec une histoire aussi abracadabrante qu’écœurante. Vers le dénouement, j’ai eu le sentiment de suivre une histoire de zombies ou de vampires assoiffés de chair et de sang.

Avec ce premier bouquin, Franck Thilliez nous place déjà face à des éléments qui lui sont chers, à savoir la peur, la violence, le côté sombre et violent de l’être humain. Par contre, nous ne sommes pas encore face à cette subtilité psychologique ou vers ces développements de trames remarquables qu’il nous a habitués à apprécier par la suite. Quelle évolution ! C’est un premier bouquin, ne l’oublions pas !

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