Médusa, de Jennifer Deneffe - Surprenant et déstabilisant !

Publié le par Pascal K.

Médusa
Jennifer Deneffe

Librinova / 2020
303 pages

Jennifer Deneffe, auteure belge que je découvre, nous balance un prologue bien noir sur la nature humaine. Dès le départ, elle dévoile une écriture riche, dense, délicate et dure à la fois.

Ce livre est un condensé de délires, d’hallucinations et d’un grand déséquilibre. C’est dément. D’abord médusés, vous risquez bien ensuite d’être envahis par une certaine perplexité. Schizophrénie, paranoïa, névrose ? Il va bien falloir définir un symptôme pour pouvoir traiter cet homme perturbé à l’excès que nous découvrons dans cette histoire.

L’auteure mêle ici l’Art et la psychiatrie à l’humain complexe que nous sommes. Louis Théodore, cinquantenaire au passé difficile, se retrouve inculpé du meurtre de sa femme. Cet homme délirant, à l’âme malmenée et torturée, va susciter bien des contradictions. La police est convaincue de sa culpabilité. Quant à sa psy, qui le traite à la demande de la justice, elle n’y croit pas un seul instant. Dilemme. 

Tel un combat de cerfs ou de reines – celles à cornes, pas à couronnes -, les deux entités vont se faire du rentre-dedans pour tenter de faire valoir leur hypothèse respective. Mais l’arrivée d’une nouvelle protagoniste, une naine aussi repoussante que manipulatrice, va carrément tout remettre en question. 

Quels personnages ! Celles et ceux qui connaissent mes goûts savent alors que j’attache une importance capitale aux personnages. Ici, c’est du grand art. L’auteure est arrivée à leur donner une épaisseur et une complexité qui forcent le respect. 

A cela s’ajoute une surprenante démesure quant à ce qui a trait à la condition humaine. L’auteure va très loin dans la perversité en plaçant dans son récit, aussi poétique que démoniaque, des actions immorales et cruelles telles que la manipulation, le conditionnement, la domination, voire l’abrutissement. 

Le traumatisme sera ici un élément traité avec habilité. L’auteure enfonce le lecteur dans les douleurs de l’âme, un mal qui peut pousser un être humain à prendre de la hauteur pour se diriger vers une issue dramatique. 

Malgré quelques longueurs, j’ai été séduit par ce récit un peu dingue qui est brillamment écrit. 


Bonne lecture. 

Publié dans Littérature belge

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C
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P
Merci beaucoup pour votre commentaire ! Ca fait toujours du bien ! Bon dimanche à vous. Pascal.