Les ravines de sang, Olivia Gerig

Publié le par Pascal K.

Les ravines de sang
Olivia Gerig

Éditions L’Âge d’homme / 2020
383 pages

Dans ce troisième ouvrage d’Olivia Gerig, nous retrouvons les personnages que nous avions côtoyé dans les deux précédents romans de l’auteure, et c’est vers l’île de la Réunion qu’ils vont cette fois-ci nous emmener, du moins en partie.

C’est un vent chargé de souffrance, dégageant des effluves de pourriture et des relents d’impunité, qui va nous souffler au visage, ceci dès les premières pages. L’auteure a en effet décidé de nous enfouir à nouveau au sein de cette secte diabolique et tentaculaire qui se nourrit d’adeptes issus de tous les horizons sociaux et professionnels. Une gangrène.

La longue mise en place de l’intrigue nous permet de visiter cette île de La Réunion et d’y découvrir ses particularités, ses rites, mais aussi ses dangers. C’est enrichissant, oui, mais pour le lecteur impatient que je suis, il ne m’en aurait pas fallu davantage.

D’une manière générale, l’auteure va - pour moi ! - un peu trop loin dans le descriptif et l’explicatif. C’est une remarque très personnelle qui, évidemment, n’engage que moi.

Mais voilà. Qu’importe. Cette longue mise en place mène finalement vers une intrigue intéressante, bouleversante et accrocheuse. Entre La Réunion, la France et la Suisse, nous allons aborder des sujets percutants, placés sous le joug d’une intrigue devenant lourde de sens.

Les pièces de ce puzzle géant, dont il nous manquait au départ de nombreuses pièces, prend forme de manière progressive. L’image qui en résulte, après avoir complété quelques vides, nous amène vers un ignoble scandale impliquant la marmaille locale. (Faits réels).

Olivia Gerig nous ballotte sur un plan géographique, mais également temporel. Au fil des pages, tel un voile qui se soulève, aidé par une faible brise - oui car l’auteure nous fait un peu languir ! -, nous découvrons enfin les éléments qui viennent combler notre désarroi. Et elle le fait plutôt bien !

La vengeance - cette fameuse vengeance qui divise souvent à son sujet ! - va se matérialiser et prendre une place de choix dans ce récit ! Perso, elle me fascine. Est-elle juste, justifiée ? Est-elle utile, salvatrice ? Est-ce qu’elle soulage ? Que de questions ! Ici, pour moi, toutes ces questions ne se posent pas. Je n’en dirai pas plus.

Olivia Gerig nous accompagne alors vers un dénouement assez logique, sans précipitation, sans énormes surprises. Mais l’attrait, pour moi, n’est pas là. Nous avons une enquête qui tient la route, une intrigue prenante, touchante et, surtout, des personnages qui se dévoilent, des caractères qui s’épaississent aux fils des pages. Bon point pour les personnages, j’ai apprécié !

Pas de retournements de situations, pas de grandes révélations, mais un récit prenant, captivant, mais aussi poignant.

Bonne lecture.

Publié dans Littérature suisse

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