La disparue de la cabine no 10, Ruth Ware
La disparue de la cabine no 10
Ruth Ware
Fleuve Noir Éditions / 2018
Format Pocket
476 pages
Ne connaissant pas du tout cette auteure, j’ai donc découvert son univers avec ce titre. Je vais vous détailler mes impressions, mais je dois déjà vous dire que le rythme m’a quelque peu agacé, lassé, parfois même assommé.
J’ai également fait la connaissance de son personnage, une journaliste qui m’a, dans un premier temps, plutôt charmé. Pas nécessairement par son physique, non, mais par son bagout, son énergie, sa pugnacité, mais aussi par sa maladresse. De plus, elle m’a fait marrer, ce qui ne gâche rien ! Mais ça, c’était au début.
Cette femme, spécialisée dans le domaine des voyages, va profiter d’une belle opportunité en embarquant sur un petit bateau de croisière de luxe - grand luxe ! -, afin d’y consacrer un article et, par la même occasion, se faire d’éventuels contacts. Située au bas de l’échelle, elle compte sur cette occasion pour incrémenter les échelons manquant à son statut social.
Et nous embarquons avec elle. Le summum du luxe. 10 cabines, une vingtaine de passagers guindés à souhait, quelques courbettes, des regards en coin et quelques « je vous en prie » snobinards et des « s’il vous plaît madame, monsieur » compassés ! Du haut standing pour cette croisière s’amuse, version miniature ! Notre amie journaliste, comme nous, ne se sentira pas forcément à l’aise dans ce microcosme pompeux.
Ah oui, l’intrigue ! Pardon. Eh bien, ça va forcément devenir intéressant lorsque notre copine va entendre que la jeune fille de la cabine d’à côté - qu’elle a croisée quelques secondes durant la soirée -, a été jetée par-dessus bord. Mais voilà ! Selon les membres de l’équipage, cette cabine n’a jamais été utilisée. Plus étrange encore, il ne manque personne sur le yacht et cette fille, à part pour la journaliste, ne semble pas exister.
Ruth Ware m’a principalement harponné avec un élément. J’ai été captivé par cette idée d’un meurtre à huis-clos, mais qui peut tout aussi bien être le fruit de l’imagination de notre personnage !
Le doute s’installe. Nous ne savons trop que penser de tout cela ! J’ai aimé cette incertitude qui flotte autour de ce yacht, cette méfiance paranoïaque qui se dégage de notre journaliste ou même cet acharnement qu’elle déploie pour être prise au sérieux. (Se) prouver qu’elle n’est pas folle ?
Par contre, c’est bien trop long et lent. L’écriture est maîtrisée, c’est sûr, mais j’ai eu la désagréable sensation de nager en pleine mer, à côté de ce yacht, et de lutter contre son sillage. On avance, à grandes brassées pour moi et à grands coups de moteurs pour l’embarcation, mais pour ensuite se faire refouler par un pénible ressac. Dommage.
Cette intrigue à huis-clos semblait bien démarrer mais, au final, je n’ai pas été ferré. Même le personnage de la journaliste, qui nous tient compagnie durant toute la lecture, a réussi à suffisamment m’agacer pour m’achever. Je n’en pouvais plus d’écouter ses pensées paranoïaques et désespérantes. On ne peut pas plaire à tout le monde !
Bref. Une « lecture détente » qui fait sourire quelquefois, impliquant une intrigue plutôt linéaire, sans grosses surprises, qui n’a malheureusement pas su me séduire.
Bonne lecture.