Jeu de dames, Nicolas Druart --- Coup de bluff, coup de cœur !

Publié le par Pascal K.

Jeu de dames 
Nicolas Druart

Éditions Les Nouveaux Auteurs / 2019
460 pages 

L’année passée, je découvrais cet auteur toulousain avec son thriller « Nuit blanche », un page-turner qui se déroulait dans le milieu hospitalier, en un seul lieu, durant une seule nuit. Court, mais intense ! 

Le prélude nous claque ici dans les tympans à grands coups de grosses caisses, au rythme de cette joggeuse qui déambule dans la périphérie de Toulouse. Les derniers sons qui nous parviennent sortent d’un canon de 9 mm, puis du moteur d’un véhicule quittant les lieux. Ensuite, plus rien. L’œuvre dirigée par Nicolas Druart peut enfin commencer. 

Trois personnes ne se connaissant absolument pas vont étroitement être liées par un événement majeur : tous les trois ont été témoins d’une exécution en pleine rue, avant de continuer leur route tranquillement

Un message sur leur portable respectif arrivera le lendemain, les plaçant ainsi sous stress et dans une situation inconfortable. Là, l’intrigue est posée !

Nicolas Druart sait placer une ambiance, que cela soit au niveau des personnages ou de l’environnement. C’est très vivant, spontané et très vrai. L’auteur doit certainement être un observateur dans l’âme, car la plupart des choses qu’il décrit me parlent et m’interpellent. 

Pour les personnages ? Eh bien c'est ces petits trucs de la vie, les tracas, l’autre qui vous emmerde, les ressentis ou certaines manies, soit toutes ces humeurs du moment. Je suis fan et je souris. Oui, car nous sommes en fin de compte tous pareils. Ou presque ... 

Pour l’environnement, je cite comme exemple le centre-ville de Toulouse, avec son agitation et son effervescence. J’ai eu l’impression de le voir et de le vivre. Oui, c’est très vivant et c’est plutôt agréable !

L’intrigue, bon sang, elle est redoutable ... Vous ne lâcherez pas. Nous alternons entre les trois personnes que j’ai citées avant, mais aussi avec une flic du SRPJ de Toulouse, qui est interrogée sur l’enquête en cours liée à un tueur en série qui sévit dans la ville rose.  

Un jeu pervers, se basant sur la paranoïa, la peur et l’angoisse va prendre une place de choix dans cette intrigue. Le récit gagne ainsi en vitesse et en densité, comme un poids mort qui pèse sur l’estomac. L’auteur déploie tous les codes du thriller devant nos pieds et nous sautons dedans, à pieds joints, pour bien nous en imprégner ! 

Quelle confusion mentale ! Cette intrigue bien perverse met en place une situation sadique et inextricable qui implique inexorablement une réaction presque instinctive et irréfléchie. La peur, l’incertitude et une frayeur troublante peuvent parfois conduire l’être humain à faire fonctionner son instinct. Ici, c’est assez représentatif et c’est violent ! 

La confusion, l’auteur la cultive jusqu’à la dernière ligne. Un joli coup de bluff qui me permet d’affirmer que ce récit est un coup de cœur ! La structure est originale, sacrément bien pensée et donne un putain de rythme ! Nicolas Druart est comme une bonne bouteille de Côte-Rôtie, il se bonifie avec le temps ! 

Ne vous fiez surtout pas aux apparences, car elles sont parfois - toujours ! - trompeuses. 

Bonne lecture. 

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A
J'adore quand l'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout. Noté.
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V
Tu as vu ça un peu Pascal. Ça promet pour le troisième. Satanée chronique. ????✌️
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