Le colis, Sebastian Fitzek --- Bon thriller, mais trop de "surenchères" !

Publié le par Pascal K.

Le colis
Sébastian Fitzek

Éditions l’Archipel / 2019
308 pages

Je ne connaissais pas du tout cet auteur allemand. Il paraît que c’est une star du thriller dans son pays. Mais n’allons pas trop vite en besogne : les auteurs annoncés comme étant les Maîtres du thriller, avec un M triple majuscule en gras et entourés trois fois, je m’en méfie un peu. Verdict ? Du très bon et de la déception.

Soit. L’intro est bonne, très correcte, nous sommes bien dans un thriller en bonne et due forme : une petite fille, de la maltraitance, de la peur et de l’angoisse dans un air vicié d’une demeure familiale. Ça promet.

Cette petite fille va grandir et nous allons la retrouver vingt-huit ans plus tard, derrière un micro et devant une salle comble. Emma, psychiatre, est une femme engagée qui se bat contre les abus, erreurs ou faux diagnostiques perpétrés dans le cadre de son art.

Emma, traumatisée par un passé dur et compliqué, va avoir droit à un double effet kiss cool en se faisant agresser sexuellement dans une chambre d’hôtel.

L’auteur nous lâche ici sur une île bien étrange. Un endroit où il est bien difficile de circuler, où les directions à prendre ne sont pas si évidentes, où tout peut basculer au moindre tremblement de terre : le cerveau.

Nous allons traiter de la paranoïa. C’est invisible, ça ne saigne pas, ça ne fait pas boiter ni tousser, et pourtant. Les maladies psychiques sont difficiles à appréhender.

Le thème est intéressant. L’auteur démontre clairement comme il est difficile de se battre avec une telle maladie. Lutter contre elle, mais surtout lutter contre les proches ou des professionnels qui deviennent des adversaires vers qui il faut lancer des salves de justificatifs pour prouver qu’on n’est pas si fou.

Ici, en tant que lecteurs, nous endosserons également ce rôle d’adversaires, car nous ne saurons plus vraiment ce qu’il faut croire.

L’auteur, avec cette histoire nourrie de clichés liés au thriller, n’a pas réussi à me surprendre complètement. Cependant, je dois admettre que le dénouement, déroulé en plusieurs actes, est plutôt prenant. Les révélations qui nous arrivent dessus, poussées par un vent de manipulation - un peu à la Columbo ! -, apportent de la subtilité.

Par contre, il y a pour moi beaucoup trop de surenchère ! C’est un point sur lequel je n’arrivais pas mettre le doigt, mais c’est bien cela qui m’a dérangé. L’auteur est allé trop loin dans la duperie. J’aime ça, être manipulé mais, lorsqu’il y a trop, ça casse l’effet. C’est bien vu, oui, mais c’est trop ...

Voilà ! La folie et l’amour composent parfois une paire inextricable, s’associant au passage à la passion pour former un cocktail violent et mortel. L’auteur nous fournit ici des personnages troubles, troublants et troublés, qui nous poussent à devenir très méfiants.

Au final, un thriller que je conseille de découvrir.

Bonne lecture.

 

Publié dans Littérature allemande

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A
J'avais beaucoup aimé ses tout premiers romans, les suivants beaucoup moins.
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