La coach, de Nicolas Verdan --- Coup de cœur!

Publié le par Pascal K.

La coach
Nicolas Verdan

Éditions BSN Press / 2018
129 pages

Vous ne perdrez pas de temps en tournant les premières pages de ce roman de Nicolas Verdan ! Eh oui, elles vous glissent carrément entre les doigts, avec un rythme réglé comme une horloge suisse à l’allure d’un bolide italien. Pas de bla bla inutile, on pointe directement le problème du doigt et on s’y tient !

D’ailleurs, lorsque nous découvrons le nombre de pages - en l’occurrence, très peu -, ça passe ou ça casse. Vous l’aurez compris, ici, ça passe, et plutôt bien ! Ce récit est tranchant, vif et sans concession. Le personnage principal présente d’ailleurs ces mêmes qualificatifs !

Cette femme, coach en entreprises, a décidé de se venger, ou plutôt de venger quelqu’un. C’est viscéral, c’est non négociable.

« La coach » est une histoire de vengeance plutôt réfléchie, qui a mûri, calculée, mesurée, presque sage ! Ceci, c'est la partie visible. « La coach » est le récit d’une condamnation à mort, une sanction décidée dans l’immédiat - peut-être d’abord inconsciemment -, mais infligée dans le temps. Oui, car il en faudra du temps pour « abattre » l’adversaire. Finalement, cette vengeance se nourrirait-elle simplement d'une source d'eau trouble, opaque - pas très claire ! - remplie de remords ? 

« Swiss Post » sera au centre de cette trame noire aux arguments plutôt convaincants et catégoriques. L’auteur, avec cette intrigue, s’attaque à la violence liée au monde du travail, à une économie barbare - rentabilité ! -, soit à un phénomène pointant d’un doigt accusateur un univers toujours plus exigeant, malsain, inhumain et mortel. Justement, la mort sera ici un acte ultime et désespéré dénonçant indirectement cette crise nourrie d’aberrations.

Le monde devient fou !

C’est à l’image de la Mini Cooper de notre héroïne filant à vive allure sur l’autoroute entre Lausanne et Sierre que nous aborderons les chapitres ! Franchement, je me répète, mais le ton de ce récit est si vif et mordant que j’ai l’impression de faire du surf sur ces pages brûlantes !

C’est à un puissant travail au corps que nous allons assister. Les adversaires : une femme sûre d’elle, dure, dominante, écœurée et bouffée par la vengeance, contre un homme puissant, arrogant, sûr de lui, représentant la sphère dirigeante de La Poste suisse. Pardon : Swiss Post.

Je ne vais pas en dire plus. Peut-être juste que « La coach » est finalement une histoire de regrets, de responsabilité, où le repentir semble prendre une grande place. L’auteur nous démontrera peut-être que la vengeance, même justifiée, n’est pas toujours la meilleure option !

Ce roman, d’une certaine manière, est d’une violence inouïe !

Bonne lecture. 

Publié dans Littérature suisse

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