Promesse, de Jussi Adler Olsen

Publié le par Paco

Promesse
Jussi Adler Olsen

Éditions Albin Michel/2016
649 pages

Une fois de plus, je ne vais pas vous présenter cet auteur danois, ni ses personnages plus que récurrents. Si vous n’êtes toujours pas au clair avec l’univers « Adler Olsen » et son équipe surprenante d’enquêteurs dirigées par Carl Mørck, « Le Département V », vous pouvez aller jeter un œil sur mes anciennes chroniques. Miséricorde - délivrance - L'effet papillon - Selfies

Pour rappel, tout de même, c’est un sacré trio de choc, aussi étrange et décalé que perspicace et efficace. L’un ne va pas sans l’autre ; un maillon qui manque et c’est l’adéquation qui se perd. Soit, une vraie équipe complémentaire, chargée de reprendre des affaires classées.

Comment dire...? Franchement, je ne sais pas si cela est dû à l’écriture, au style, à l’histoire, à l’atmosphère ou encore aux personnages, mais c’est toujours autant « jouissif » de lire un Adler Olsen. C’est sans doute un mélange de tout ceci. L’écriture est simple, accessible, le style est très correct sans pour autant sortir du commun, l’histoire est, encore une fois, simple mais addictive. Par contre, l’atmosphère joue ici un grand rôle, car nous sommes dépaysés, autant géographiquement que politiquement ou encore au niveau de la société, et les personnages sont tout simplement énormes. Celles et ceux qui les suivent depuis le début savent certainement de quoi je parle.

En résumé, je pense que Jussi Adler Olsen a compris ce que recherche l’ensemble des lecteurs, soit une histoire réunissant les éléments que j’ai cités.

Le désormais mythique inspecteur Mørck, avec son flegme légendaire, le plus danois des Danois, comme l’affirme son créateur, se déplacera cette fois-ci avec son équipe sur la petite île danoise de Bornholm, à l’est du pays, située entre la Pologne et la Suède. Un collègue de l’île s’est donné la mort, le jour de sa retraite, après un appel à l’aide. Cet appel de détresse - qui n’avait pas l’air d’en être un sur le moment, donc refusé - est arrivé chez Carl Mørck.

L’intro de ce roman est dure, brusque et violente. Ce polar s’ouvre sur un constat d’échec total lié au métier de flic. Un policier tire sa révérence le jour de sa retraite, lors du pot de départ, en faisant éclater sa frustration d’une façon radicale. Un premier coup de poing pour le lecteur.

Ce triste fait divers conduira la petite équipe de Mørck vers une vieille affaire, dans laquelle le flic fraîchement décédé était impliqué professionnellement : un délit de fuite qui s’est soldé par la mort d’une jeune cycliste. L’affaire n’a jamais été résolue et le flic de l’île ne s’en est jamais remis. Obsession totale, descente aux enfers, vie foutue en l’air pour une enquête qui ne lui appartenait même pas.

Carl Mørck et ses deux collègues vont donc s’aligner sur les traces du flic retraité-décédé pour tenter de découvrir ce qu’il avait probablement flairé. Dur labeur : l’affaire remonte à 20 ans et ils ne connaissent absolument rien de cette île. Nullement découragé - un maillon de la chaîne tenant irrémédiablement les autres en cas de faiblesse -, le petit groupe d’enquêteurs va tout reprendre à zéro, ou plutôt vont reprendre l’enquête du vieux flic sous un angle différent.

En parallèle, nous suivrons les activités d’une organisation qui a posé ses fondations sur l’importance de la spiritualité et le bien-être - oui une secte ! -. Encore une fois, l’auteur va mettre ici un accent sur les « déviances » liées au pouvoir. Il nous démontrera comment des hommes et des femmes, psychiquement faibles, peuvent facilement tomber face à des personnes convaincantes, manipulatrices et ayant un ego hors du commun. Le phénomène de ces satanées sectes est malheureusement bien connu, mais il n’est jamais inutile d’en parler. Le faire par le biais d’un polar, comme ici, c’est assez top. Mais dans cette histoire, vous verrez, il ne faut pas spécialement se fier aux apparences, encore une fois !

Bref. Un lien rassemblant tout ce qui précède, je dis bien absolument tout, va évidemment apparaître lors de cette enquête. Nous allons être transbahutés entre deux périodes, chapitre après chapitre, jusqu’à finalement arriver vers un point de convergence. Niveau timing, c’est du bon boulot !

Petit bémol : le rythme s’essouffle quelque peu avant d’atteindre le dénouement. Il y a de la stagnation dans l’air et je n’aime pas du tout ça.

Par contre, le dénouement est très « Rock'n Roll ». C’est rapide, la soupape menace d’exploser à tout moment et nous en apprenons toujours un peu plus à chaque page tournée. Cette conclusion est vraiment bonne.

Au final, je retiendrai ceci : tout peut changer en quelques secondes - il suffirait parfois de chercher un peu plus pour éviter un effet domino qui n’en finit plus - être persuadé de la véracité d’un acte, à tort, peut engendrer une catastrophe irrémédiable. Et pour finir, ceci : renoncer à faire un choix « impossible » n’est peut-être pas la meilleure solution.

En définitive, je pourrais résumer ceci en une seule phrase : chaque action amène à une réaction. Dans ce polar, ce phénomène est poussé à son paroxysme !

Bonne lecture. 

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