"Nu couché sur fond vert", de Jacques Bablon --- Épatant!

Publié le par Paco

Nu, couché sur fond vert
Jacques Bablon

Édition Jigal / 2017
212 pages

C'est avec une écriture nerveuse, rapide et sans fioriture que l'auteur nous introduit dans son histoire. D'une manière très factuelle, il nous présente les personnages et le début de cette intrigue.

J'aime ce style. C'est fluide, l'auteur ne passe pas par quatre chemins pour nous présenter les faits. De la manière au style, en passant par le rythme, cela me convient dès le départ. Il faut juste espérer que ce rythme tienne jusqu'au bout sans s'essouffler.

Au début, deux histoires, ou plutôt deux époques se succèdent à chaque chapitre. Nous suivons attentivement l'époque actuelle, où nous rencontrons principalement deux flics, Margot Garonne et Romain Delvès, mais aussi une période plus ancienne - 25 ans auparavant -, mettant en scène un jeune couple, Paul et Anna, et leur petit garçon, Romain.

Nous ferons rapidement le lien, évidemment: Romain, le flic - Romain, le petit garçon.

L'histoire de sa famille sera un pan non négligeable de cette histoire. Une famille confrontée à des événements tragiques, à l'image du père de Romain, Paul, qui se fera descendre devant son gosse. On ne retrouvera jamais les auteurs, ni le mobile.

Romain a toujours voulu devenir flic pour pouvoir enquêter sur l'assassinat de son père. Il est devenu policier, mais le besoin de trouver les auteurs du meurtre est passé un peu aux oubliettes. À quoi bon?

Romain est un bon flic, aux méthodes tout de même assez particulières. De jolis succès à son actif. Mais un jour, ça tourne au drame: piège, embuscade, vengeance. Le résultat est sans appel et sans espoir: son collègue meurt et lui, plus "chanceux", s'en sort in extremis. Une affaire liée à un trafic de stups est à l'origine de ce massacre de flics.

À partir de ce moment-là, cela sera pour lui un devoir de mettre la main sur les auteurs de ce massacre organisé, sa principale motivation. En revanche, pour sa collègue Margot, identifier et retrouver le meurtrier du père de Romain, crime datant de 25 ans, deviendra une nécessité.

Chacun va s'accrocher à son idée fixe. Pour Romain, un acharnement violent va le gagner jusqu'à la moelle. Du rôle de flic, il va endosser l'habit de justicier tel un Charles Bronson plutôt contrarié. C'est dire... Quant à Margot, pour qui un crime ne doit jamais être impuni, elle va enquêter minutieusement sur la mort du père de son collègue, en tentant de mettre la main sur des indices qui sont restés endormis durant 25 ans.

Deux acharnés, l'un avec toute la haine et la violence possible, l'autre avec douceur mais doté d'une énorme persévérance, de la patience et beaucoup de ténacité.

Vers le dénouement, le rythme ralentit sensiblement, mais l'écriture de Jacques Bablon reste vive et rapide, c'est très paradoxal! Nous sentons que quelque chose va venir, mais c'est très difficile de dire à quel moment et de quelle manière. Pour patienter, l'auteur nous offre quelques passages à l'eau de rose, eh oui, il y a de l'amour dans l'air!

Au final, pas de gros rebondissements, mais une belle histoire. Pas mal de morts, de sang, mais une belle histoire quand même.

Les personnages de ce roman, nés de la plume de Jacques Bablon, vont rester scotchés dans ma mémoire.

Bonne lecture.

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