"Je vis, je meurs", de Philippe Hauret --- manque d'originalité, dommage

Publié le par Paco

Je vis, je meurs
Philippe Hauret

Éditions Jigal / 2016
227 pages 

C'est intéressant de voir ce qu'une personne est capable de faire lorsque elle est aveuglée par un sentiment fort et qu'elle se trouve à un stade de la vie assez désespérant. Ce qui est sûr, d'après cette histoire, c'est qu'elle peut faire de sacrées belles conneries.

Au niveau de l'intrigue, du rythme, je n'y ai pas vraiment trouvé mon compte. L'auteur reste ici sur des banalités ou des clichés qui ont eu l'art de me faire un peu sourire. Je me suis même demandé si ce n'était pas un peu voulu. Bref, niveau originalité, à mon sens, ce n'est pas du tout ça.

L'auteur met en scène un flic qui navigue un peu à vue - et encore! -, qui fait quelques escales pour s'abreuver, se faire une ligne ou pour baiser, et qui respecte scrupuleusement ses propres procédures. Bref, de quoi se foutre bien dans la mouise.

Un tel flic me fait presque cracher les tripes parterre tellement il est con et pathétique. Le vrai cliché du ripou débile qui ne respecte rien, à commencer par lui-même. Ce personnage, je ne l'aime pas, et c'est un avis définitif. Dommage de mettre en scène un tel abruti, ça ne me donne pas envie de le suivre.

Le projecteur se braquera aussi sur un retraité qui passe ses journées à essayer de trouver un sens à celles-ci. Banalité totale, crucial manque de piment, le calme plat. Heureusement qu'il y a la jeune Janis, une serveuse qui lui a quelque peu tapé dans l'œil. Ils formeront une sorte de couple improbable, l'un ayant trouvé une seconde jeunesse, un sens à sa vie, et l'autre ayant trouvé une personne de substitution pour combler un manque.

Pour le lecteur, c'est un peu le même principe que pour le vieux: le calme plat, bien que l'histoire soit racontée avec un style plutôt plaisant, notamment avec quelques pointes d'humour qui passent assez bien. Et puis soudain, autant pour le petit retraité que pour nous, lecteurs, tout part en vrille et le récit prend une dimension différente. L'auteur réussit à passer la seconde qui ripait un peu, et nous voilà embarqués dans un joli petit bolide qui a décidé de nous montrer ce qu'il a dans le ventre. Malheureusement, il nous dirige vers un manque d'originalité, agrémenté de scènes limite grotesques. Bref, le moteur serre et cale assez vite.

Désormais, deux points de vue s'offrent à nous: celui du vieux qui a fait, selon lui, ce qu'il avait à faire - la fameuse connerie! -, et le flic qui va diriger son enquête vers le vieux. Je n'en dirai pas plus, évidemment, pour ne pas dévoiler l'intrigue.

Celle-ci évolue lentement, la lecture est pour moi lourde et ennuyeuse. L'âme des personnages s'éloigne de moi et disparaît au-delà de l'horizon: je ne m'intéresse plus vraiment à leur sort. Autrement dit, cette histoire ne me touche pas et, en tant que lecteur, je ne me sens plus concerné.

Je n'ai pas croché à ce récit, l'auteur n'ayant pas réussi à me toucher, ni même à capter mon attention.

Je relève tout de même un aspect assez intéressant qui ressort de cette histoire, soit le parallèle que tire l'auteur entre deux hommes qui ont décidé de progresser dans leur vie, mais chacun à sa manière.

Que désigne le terme "vivre", finalement?

Bonne lecture.

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N
Un avis tranché! Merci de me faire faire des économies :)
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N
trop d'inspiration, bravo
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P
Pour?
J
Salut Pascal,<br /> Effectivement, je partage ton point de vue. L'auteur n'a jamais réussi à m'intéresser à son histoire qui fonctionne à coups de clichés, c'est du moins la perception que j'en ai eu. Je n'en avais pas fait la chronique car je ne savais pas quoi en dire. Amitiés. Jean.
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P
C'est exactement ça. Amitiés.
Z
Merci pour cet article, moi ça me donne envie de le lire ! Histoire de me faire mon idée ! :) Je suis intriguée.
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P
C'est juste! Chacun ses perceptions
M
Je ne vais pas m’attarder plus sur ce livre alors.
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P
C'est juste mon avis hein ...