"Le Seigneur des Anneaux, l'intégrale", de J.J.R. Tolkien --- Définitivement pas mon genre!

Publié le par Paco

Le Seigneur des Anneaux, l'intégrale
J.J.R Tolkien

George Allen & Unwin Ltd / 1966
Christian Bourgeois éditeur pour la version française / 1972
Pocket / 2012
1390 pages

En ouvrant ce pavé de 1390 pages, j'ai "enfin" découvert ce fameux monde imaginaire créé par J.R.R. Tolkien, qui est donc la Terre du Milieu. Je n'ai vu aucun film avant de lire cette œuvre, lu aucun autre livre, juste entendu quelques mots à gauche et à droite, inévitablement.

J'avertis tout de même celles et ceux qui liront cette chronique que je ne suis pas du tout un adepte des histoires fantastiques. Il faudra donc prendre en compte ce paramètre. Et je n'aime toujours pas, c'est certain...

Cette intégrale -  La communauté de l'anneau / Les deux tours / Le retour du roi - m'a vivement été conseillée par des adeptes du genre et j'avoue que je voulais absolument découvrir ce classique dont beaucoup de monde parle (en bien, généralement).  Mais bon, souvent, ils parlent des films, mais pas du livre... Les films, je les ai tout de même regardés au terme de cette lecture et, contrairement au livre, j'ai vraiment pris mon pied! La musique, les décors, les acteurs, j'avoue que c'est plutôt bien réussi. 

Je vais parler du livre...

Les premières pages m'ont donné une envie très sérieuse: refermer le bouquin à jamais et redémarrer avec un bon polar. Mais comme je suis tenace et que je n'abandonne jamais...

Lors de l'introduction, l'auteur nous décrit assez en détail ce qu'est l'univers des Hobbits, ces êtres assez naïfs, débordant d'innocence, bavards, un peu cons pour certains, - un peu comme les humains finalement -, qui vouent un intérêt non négligeable pour leur arbre généalogique, pour leur famille. Intéressant? Peut-être, mais pas pour moi.

Nous faisons connaissance avec quelques-uns de ces Hobbits, tout d'abord avec le vieux Bilbon, qui va nous fausser compagnie assez rapidement. Pourquoi? On ne le sait pas, et son peuple - qui part dans des hypothèses abracadabrantes sur sa disparition (bavards comme des concierges je l'ai dit) -, ne le sait pas trop non plus.

Dès lors, nous allons nous retourner vers son petit protégé, soit le "jeune" Frodon qui se voit recevoir un petit héritage de Bilbon, vous devinez certainement quoi: un anneau elfique, le fameux anneau maléfique.

Le vieux magicien Gandalf sera là à ses côtés, heureusement, pour prévenir Frodon des effets particuliers de cet objet. Jusque-là, je n'ai toujours pas trouvé mon rythme de croisière, mais je ne désespère pas. L'écriture de l'auteur me pousse à continuer; j'admets que c'est bien écrit, fluide, avec de belles descriptions quant à l'univers dans lequel nous évoluons.

Nous apprendrons que Frodon possède l'anneau Unique, objet activement recherché par celui qui l'a forgé, soit le nommé Sauron, puissant guerrier venu des fins fonds des Ténèbres, le Mal absolu. En possession de cet anneau, il serait donc susceptible de devenir carrément invincible et, étant avide de pouvoir, ne se gênera pas pour déverser toute la noirceur dont il est imprégné pour ainsi dominer ce monde.

Bon, expliqué de cette manière, cela fait franchement "les gentils contre les méchants", le bien contre le mal, mais, à ce stade, je le ressens ainsi: la petite andouille un peu niaise, soutenue par le magicien sage, qui possède contre son gré l'objet du méchant qui veut à tout prix le reprendre pour gouverner le monde. Bref, je continue, car là je n'en suis même pas au dixième du roman. Ça me gonfle déjà pas mal, pour être franc.

S'ensuit un périple pédestre. Frodon et trois de ses amis quittent leur patelin pour atteindre l'inconnu. L'inconnu semble être partout pour eux, car ils ne connaissent apparemment rien au-delà de leur porte de maison. Le but du voyage: détruire l'Anneau magique avant que son premier propriétaire ténébreux le retrouve et casse tout, le monde compris.

Lors de ce voyage, nous découvrirons d'autres peuples, comme les elfes, les nains, des arbres (?!), des orques, des hommes, et j'en passe. Bon allez, je ne vous en parle pas, pas envie de m'attarder là-dessus.

Nous allons grimper des collines, longer et traverser des cours d'eau, descendre des collines, traverser des forêts, longer des cours d'eau, grimper des collines, et voilà. Un bon bout de chemin de fait! Enfin, pour eux, moi franchement j'ai l'impression de faire du sur-place.

Frodon et ses amis vont devoir affronter la nature qui, si c'est similaire à chez nous, gagne très souvent. Là, cela sera un peu pareil, car ils vont à peu près se faire manger par un arbre, par exemple... 

Oui je sais c'est un conte, je ne l'oublie pas! Oh ça non...

Après 300 pages, je galère toujours, c'est lent, c'est plat - à part les collines que nous n'arrêtons pas de grimper et descendre! -, et cela manque un peu d'action. Je ne demande pourtant pas l'impossible, juste que les choses bougent un peu plus. Les personnages pourraient compenser ce manque, mais ceux qui m'accompagnent sont d'une lourdeur implacable. Je n'arrive pas du tout ressentir la moindre sympathie pour eux. 

Dans ce monde, il y a moult personnages dont il est fait référence, une bonne panoplie d'individus qu'on ne rencontrera pas, nous en entendrons juste parler. C'est bien, oui, mais je décroche au bout d'un moment! D'autant plus que ce sont souvent des noms à coucher dehors! Et lorsque je croche à nouveau, un peu, sans plus, l'auteur fait parler les personnages en vers... Je n'ai rien contre la poésie, quoique oui, ça me saoule au bout d'un moment.

Après 500 pages, je continue à stagner et à rester un peu sur ma faim. La trame n'évolue pas, ou alors à une cadence très lente et inintéressante. Je n'arrive toujours pas à m'imprégner des personnages, ces derniers ne m'offrent aucune émotion particulière. Pour moi, ce dernier point, c'est l'annonce d'un échec total. Aucun des personnages n'est exploité jusqu'au bout. J'adore Gandalf, un des seuls d'ailleurs, mais l'auteur, à mon sens, ne va pas assez loin pour qu'on puisse vraiment s'imprégner de leur âme, se faire absorber par leur épaisseur. Trop de personnages tuent les personnages.

Mon unique motivation reste la même depuis le départ, à savoir que l'écriture reste habile, maîtrisée et fluide. Mais, pour démarrer le second tome, je dois pas mal me forcer, je n'y trouve à ce stade aucun intérêt.

Il me faudra tourner 700 pages pour enfin découvrir de l'action, et enfin être confronté à du concret. Allez, soyons positifs, c'est peut-être la prémisse d'une escalade de rebondissements et l'annonce d'un rythme enfin effréné!

Finalement pas. Oui, ça bouge un peu plus, il y a un peu de résistance, tout de même, mais à mes yeux ça reste lourdaud et gonflant. Les personnages m'énervent toujours autant, à commencer par le personnage principal. L'excès de naïveté, d'empathie et de pitié a tendance à me hérisser les poils. Heureusement qu'il a pris ses petits copains avec pour lui ouvrir les yeux ,de temps en temps.

J'arrive au dernier tome et là, je suis face à un petit suspens, cool... Oui, je suis limite moqueur mais il faut dire que tout ce qui a précédé m'a bien démoli au niveau de mon enthousiasme. La fin approche, enfin. Une fin qui se complaît à faire durer le suspens? Non, juste le temps, rien que le temps.

Je retiendrai tout de même quelques valeurs qui ressortent de cette aventure: la persévérance, l'amitié, l'humilité, la souffrance et le désespoir. Mais aussi, si on se réfère à certaines créatures, l'incohérence, l'idiotie, le manque d'autonomie et l'aveuglement. Un peu comme nous parfois!

Bonne lecture.

Publié dans Littérature anglaise

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R
Extra tes commentaires... pas tous de ton avis hein ha ha ha .... J'ai bien ri en tout cas ! Je t'avais dis de pas continuer à lire... grosse tête...
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A
J'avais lu la trilogie lors d mon premier congé maternité (j'attendais d'avoir du temps). Heureusement que j'avais vu les films avant, sinon j'aurais été perdu dès la page 50 ! Pas un univers pour moi non plus.
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I
Pour pénétrer le monde merveilleux du seigneur des anneaux, il faut fermer les portes et les fenêtres, débrancher le téléphone et accepter le fait que tout ne sera pas forcément compris...chaque page tournée est un pas de plus franchi au-delà des frontières de notre monde étriqué. Nous vivons tous, à notre manière dans notre propre Conté et nous sommes des hobbits, parfois malins, parfois vaillants, et souvent très paresseux. Le début de notre périple, mots après mots, lignes après lignes se révèle difficile, hésitant, je vous l'accorde mais au fur et à mesure que l'on avance dans le récit, la motivation nous gagne, l'envie d'habiter nous aussi cet espace merveilleux nous prend toujours plus fort et c'est alors que l'on choisit son camp. On sera hobbit, nain, elfe, ou humain et on se battra corps et âme pour permettre au bien de triompher sur le mal.<br /> L'auteur a su magistralement définir ses personnages et ceux-ci s'articulent parfaitement bien les uns avec les autres. Que serait Frodon sans Sam? que serait Faramir sans Boromir? Merry sans Pippin? Galadriel sans Elrond? Legolas sans Gimli? Theodène sans Eowyn? et bien-sûr Aragorn sans Arwen?chacun compense les manques de l'autre et le complète sans jamais le juger ni le critiquer. Même Gollum possède son double. Sa personnalité schyzophrène ne peut laisser indifférent. On déteste le Gollum avide du précieux, prêt a éliminer tous ceux qui l'empêcheront de se l'approprier mais on a pitié pour le Gollum seul, désespérément seul. Gollum c'est le tréfonds de notre âme, ce que l'on ne reconnaitra jamais, tout ce qu'on ne voudrait jamais avoir fait, jamais avoir dit, jamais avoir pensé...notre noirceur inavouable.<br /> Tolkien est le maître incontesté et incontestable de la description. Qu'elle soit de ses personnages, des lieux ou des émotions, rien n'est laissé au hasard et tout est d'une précision chirurgicale. C'est pour cette raison qu'il est facile d'intégrer ce monde fantastique et d'entrer en contact avec ses habitants. On les voit, on les sent, on les suit..et au fur et à mesure de leur apparition dans le livre on les reconnait.<br /> Mon personnage favori est à n'en pas douter le brave Sam Gamegie...Sam le brave, Sam le valeureux, Sam le fidèle qui ne doute jamais, qui avance sans jamais faillir. Frodon le maltraite, le trahit mais Sam sait que c'est l'anneau qui parle par sa bouche et jamais il ne remettra en question le lien qui l'unit à son ami. Même sur les escaliers qui mènent au Mordor en rebroussant chemin après avoir été accusé d'avoir mangé les dernières réserves de pain elfique il ne peut se résoudre à abandonner Frodon. Qu'on le veuille ou non tout le roman est porté par ce fabuleux personnage. Il commence avec lui et finit avec lui. Frodon porte l'anneau certes, mais Sam porte Frodon, il le sauve, le protège.<br /> Si l'on accepte d'avancer dans cette histoire sans en vouloir en comprendre chaque détail, en se laissant juste guider par les personnages alors l'aventure sera extraordinaire....et jamais ennuyeuse!!!!!!
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